"L'Europe : Quelle ambition ? Quel projet politique ?" par Robert Navarro
Même si l’Europe n’a pas démérité ces cinq dernières années, les évolutions du monde lui imposent de passer à un autre stade : nous sommes à l’heure du choix entre une Europe puissance ou une Europe vassale.
L’intégration européenne est une question de survie dans le monde multipolaire qui émerge depuis la chute du mur de Berlin. En 1900, 20 % de la population mondiale était européenne. 10 % seulement aujourd’hui, et 4 % en 2100. Isolément, dans un monde de 8,5 milliards d’êtres humains, nous ne serons rien. Année après année, notre part dans le PIB mondial diminue. Nous ne dominons plus la planète - cette évolution était bien sûr souhaitable ! – mais nous devons nous organiser pour peser dans l’organisation et les choix de ce monde qui est en train de naître. Dans le nouveau cadre multilatéral pour la régulation mondiale qui se prépare – avec la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Afrique, l’Amérique du Sud… - les Etats constitutifs de l’Union européenne ne font pas le poids pris chacun isolément. Le changement intervenu aux Etats-Unis, avec l’élection de Barack Obama, signifie bien que l’ère de l’unilatéral imposée par Bush au reste du monde est terminée.
Les solutions face aux crises – environnementales, économiques, militaires… - vont être développées au niveau international. Et seule l’Europe peut faire exister les citoyens européens dans la mise en œuvre des solutions. Notre ambition doit être de construire une Europe capable de faire face aux défis mondiaux.
Or, cette dernière fait face à plusieurs crises en interne : institutionnelle, sociale, démocratique, financière, économique, diplomatique, militaire... Pour être un acteur mondial, elle doit dépasser ces conflits en son sein.
Chacune de ces situations peut fragiliser l’Europe, car le repli national, le chacun pour soi sont présents. Le nationalisme, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, et dans tous les Etats membres, est toujours là ; il va même vraisemblablement se développer dans ce contexte de crises.
C’est avec un projet politique rassembleur, garant de l’intérêt général, porteur d’espoir pour les citoyens européens que nous pouvons avancer vers plus et mieux d’Europe, pour l’ensemble des citoyens, et éviter les risques de conflit et la montée de la xénophobie et du racisme.
La mécanique institutionnelle actuelle garantit un pouvoir de blocage aux gouvernements conservateurs. Pour le surmonter, la clé, c’est l’Europe politique : la Commission européenne doit être issue de la majorité politique élue au Parlement européen et porteuse d’un programme politique validé par les urnes. Pour avoir la République sociale, il faut d’abord la République, disait Jaurès. Il en est de même au niveau européen. L’Europe ne peut être que politique.
Pour la prochaine législature, les sociaux-démocrates européens sont les seuls à ce jour à avoir élaboré une plateforme commune pour les élections, plateforme qui les engage collectivement. Je vous invite à consulter l’ensemble du Manifesto sur le site du Parti socialiste européen, sur mon site personnel ou sur le site de notre courant "L'espoir à gauche".
Ce programme, en proposant des solutions innovantes pour l’emploi, la croissance, les marchés financiers, l’environnement, les transports, la santé, les services publics propose un modèle de société pour tous.
Mobilisons-nous pour le faire connaître !