Lettre ouverte à Sarkozy

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Par Jean-Jacques Thomas

Monsieur le Président,

Mardi, vous serez dans l’Aisne, dans un département qui en 2007 vous plaçait en tête de l’élection présidentielle. Aux Axonais comme aux Français, vous aviez promis davantage de pouvoir d’achat. Vous leur aviez indiqué que le temps de l’idéologie était dépassé. Personne n’avait rien à craindre d’une rupture, seule capable, pour reprendre la formule mitterrandienne, de changer leur vie. Certes, il leur faudrait travailler plus avec l’assurance, cependant, de gagner plus. Les Axonais vous ont cru.

A tel point que le 6 mai, ils furent 161 665 à voter pour vous. Désormais élu, cela peut vous sembler loin. Sans doute est-ce même accessoire pour les 834 millionnaires qui ont reçu de votre part un chèque moyen de 368 621 €, mais pas aux 27 613 demandeurs d’emplois officiels, pas, en tout cas, aux dizaines de milliers de laissés pour compte d’un bouclier fiscal que vous avez brandi pour protéger vos amis.

Vous avez tellement bafoué les principes républicains que beaucoup d’Axonais ne croit même plus en la République que vous présidez. Bien sûr, comme des millions d’autres, ils vous voient (souvent) à la télévision, pourtant, à mesure que vous vous éloignez de leurs préoccupations, vous leur apparaissez loin de leurs espérances.

Il est vrai qu’à la vie chère, aux licenciements, aux fermetures des tribunaux, à l’abandon des services publics, aux quelque cinq cents postes d’enseignants supprimés ces dernières années s’ajoutent les inquiétudes des familles aussi profondes que sont superficielles les réponses de vos Ministres.

Ne soyez donc pas étonné, Monsieur le Président, de la colère qui monte des manifestations que malheureusement, absent du pays, vous n’avez pu apprécier. Soyez cependant rassuré. Malgré le soin qui sera apporté à votre tranquillité saint-quentinoise, leur écho montera jusqu’à vous.

Je ne sais si, dans la tradition républicaine, vous consentirez à recevoir la représentation nationale, en tout cas, les Axonais auraient aimé vous faire part de leur déception et du désarroi dans lequel vous les plongez. Ils vous auraient parlé avec leur cœur. Même s’ils doutent désormais de pouvoir toucher le vôtre.

 

 

Publié dans L'Espoir à gauche

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article