Heuliez redresse la tête...

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Au bord de la faillite depuis le début de la crise, Heuliez a été placé, mercredi, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Niort. L'équipementier automobile, qui a échappé à la liquidation, a six mois pour renflouer ses caisses. Pour l'entreprise aujourd'hui en cessation de paiement, c'est un répit. Et bientôt la fin de son feuilleton politico-médiatique.



C'est un "ouf" de soulagement qu'ont poussé les salariés d'Heuliez, mercredi. Alors que l'équipementier spécialisé dans la voiture électrique est au bord de la faillite, le tribunal de commerce vient de lui accorder un répit. La juridiction de Niort (Deux Sèvres) a en effet opté, mercredi, pour le redressement judiciaire plutôt que pour la liquidation de l'entreprise. Et donne six mois à l'équipementier pour terminer son tour de table, réunir les 45 millions d'euros qu'il lui faut et renflouer ses caisses. "On attendait cette décision. C'est un soulagement pour tout le monde. Il faut maintenant régler le plus vite possible les salaires du mois de mars", expliquait mercredi un délégué CFDT. Car le tribunal a également mis Heuliez en cessation de paiement à compter du 14 avril, et donné rendez-vous à tout le monde le 24 juin pour une nouvelle audience.

Tout s'est joué mardi, entre les juges du tribunal de commerce, le P-DG d'Heuliez Paul Quéveau, un membre du directoire et deux représentants du personnel. Tous sont tombés d'accord pour éviter la liquidation de la société et privilégier le redressement judiciaire, qui correspond mieux à sa situation. Depuis octobre 2007, en effet, l'entreprise était sous le coup d'une procédure de sauvegarde -destinée à la réorganiser pour permettre la poursuite de son activité, le maintien de l'emploi et l'apurement de son passif, d'après la loi. Mais au mois de mars 2009, à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire, Heuliez entérinait l'échec du dispositif. Au vu de l'état catastrophique de ses finances, l'équipementier annonçait une cessation de paiement imminente. Au risque de laisser sur le carreau les 1074 salariés de Cerizay.

Le coup de projecteur de Royal

Il manquait alors à Heuliez 45 millions d'euros. Pour les réunir, il s'était adressé à plusieurs investisseurs, parmi lesquels le Fonds stratégique d'investissement (FSI) -organisme public qui avait déjà volé au secours d'autres équipementiers auto, comme Valeo- à qui il demandait 10 millions d'euros. "Niet" avait commencé par répondre le FSI. C'est à ce moment que Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, s'était saisie du dossier. L'enjeu était de taille pour sa région: Heuliez est le premier employeur du département des Deux Sèvres. "L'enveloppe du FSI est de 400 millions d'euros et on nous refuse 10 millions", s'était indignée la dirigeante socialiste. Particulièrement virulente, Ségolène Royal accusait alors l'Etat de faire le jeu de Bolloré, groupe concurrent d'Heuliez car également spécialisé dans les voitures électriques et dirigé par un ami intime de Nicolas Sarkozy (Vincent Bolloré). Ce que démentait fermement Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de la Vienne et challenger local de Ségolène Royal.

Finalement, l'Etat avait fini par céder. Par la voix du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, le gouvernement annonçait le 9 avril que le FSI abonderait bien les caisses d'Heuliez d'"au moins 10 millions d'euros". A condition que d'autres investisseurs mettent la main à la poche. D'ailleurs, le gouvernement a déjà demandé à EDF de mettre 5 millions d'euros sur la table, au titre d'une coopération industrielle. La Région, elle aussi, devrait mettre 5 millions. Ne reste à Heuliez qu'à terminer son tour de table en présentant un projet viable. Il a six mois.

Source : http://www.lejdd.fr/

Publié dans Ségolène Royal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article