Comment Ségolène Royal a conquis le vote ouvrier et rural... par RichardTrois
Voilà qui a sans doute amené Martine Aubry à une toute relative modestie lors de sa déclaration télévisée et qui l'aura poussé à lancé un appel aux « infirmières, retraités, ouvriers, employés menacés de licenciement, chômeurs, agriculteurs abandonnés, PME à qui on refuse des prêts » autant de franges d'un électorat perdu, et toujours pas revenu.
Dans ce paysage électoral, seule Ségolène Royal est arrivée à redresser la barre et commence à attirer ce vote populaire sans lequel il ne peut y avoir de vraie victoire de la gauche. Le score de 39% de 10 points supérieur à la moyenne nationale du PS et une participation supérieure de 5% valide la stratégie politique de Ségolène Royal que l'on aurait tort d'analyser uniquement à l'aune des alliances. La presse se concentrant sur le rassemblement dès le premier tour d'une gauche unie, du mouvement ouvrier en passant par les écologistes et les centristes, prêts à faire barrage à la droite.
Cet excellent score , que même la droite est obligée de reconnaître, tient d'abord à une manière de faire de la politique : notamment une cohérence entre les paroles et les actes qui font que Ségolène Royal a donné des exemples tangibles pour les citoyens en matière d'excellence environnementale, de lutte pour l'emploi comme des filières agricoles menacées, comme pour la mise en oeuvre de la démocratie participative.
Une politique différente qui amène à ses côtés des personnalités différentes, qui renouvellent et renouveleront à l'avenir la politique. A ce titre, je vous conseille vivement de goûter la différence en regardant l'intervention de Guy Eyermann, l'ex-délégué syndical CGT de New-Fabris, lors du rassemblement de Poitiers :
Guy Eyermann déclarait hier à la Charente Libre :« Je sais que mes anciens camarades m'allument mais je leur réponds qu'elle a réussi à créer une unité. Si je n'avais aucune affinité pour elle jusque-là, plus je la vois, plus elle me séduit politiquement. Malgré les critiques et les attaques, elle est debout. Je continuerai à me battre pour elle.»
C'est cette manière de faire de la politique qui fait que Ségolène Royal réalise ce joli score y compris dans des communes ouvrières, populaires ou rurales de sa région. Ainsi Ségolène Royal obtient un résultat de 40% à Soyaux en Charente, de 47% à St Michel toujours en Charente, commune ouvrière où se concentre l'industrie papetière de la région et de 50,7% dans la commune de Cerizay où se situe l'entreprise Heuliez ! Elle rassemble même 40% des voix dans une commune rurale comme Coulonges-sur-l'Autize dans les Deux-Sèvres...
Les résultats sont donc là pour Ségolène Royal qui recueille le fruit de son travail et des luttes engagées. Ils sont malheureusement souvent absents ailleurs. Voilà pourquoi je n'arrive pas tout à fait à me réjouir de ce premier succès de la gauche. Un succès qui ouvre des portes et donne de l'espoir mais sur lequel la gauche doit bâtir une alternative qui séduisent ceux qui désespèrent de la politique depuis trop longtemps.
Comme l'écrivait un journaliste sur Twitter :
« Il ne faudrait quand même pas que la victoire annoncée du PS le dispense d'évoluer sinon Bernard-Henri Lévy finira par avoir raison ! »