Conforté par les sondages, Georges Frêche contre-attaque
PARIS - Faisant fi des manoeuvres du Parti socialiste en Languedoc-Roussillon à son encontre, Georges Frêche a lancé sa contre-attaque en occupant le terrain médiatique à un peu plus d'un mois des élections régionales.
Faisant fi des manoeuvres du Parti socialiste en Languedoc-Roussillon à son encontre, Georges Frêche a lancé sa contre-attaque en occupant le terrain médiatique à un peu plus d'un mois des élections régionales. (Reuters/Pascal Parrot)
Alors que socialistes et écologistes sont toujours à la recherche d'une hypothétique alliance susceptible de lui faire obstacle, un sondage publié par Le Midi Libre donne le président sortant du conseil régional, qui se présente sous l'étiquette divers gauche, gagnant dans tous les cas de figure.
Le Parti socialiste a décidé de lui opposer une liste concurrente, qui doit être conduite par la maire PS de Montpellier, Hélène Mandroux, après les nouveaux propos litigieux de Georges Frêche sur la "tronche pas catholique" de l'ancien Premier ministre Laurent Fabius.
L'édile socialiste, cornaquée par François Lamy, le bras droit du Premier secrétaire du PS Martine Aubry, a discuté mardi après-midi pendant plus de quatre heures avec la tête de liste Europe Ecologie, Jean-Louis Roumégas, à Montpellier (Hérault).
En début de soirée, les deux délégations ont convenu de se revoir mercredi.
Pour l'instant, l'union achoppe, entre autres, sur la répartition des rôles, états-majors socialiste et écologiste revendiquant le leadership d'un éventuel rassemblement de la gauche.
Daniel Cohn-Bendit a suggéré la semaine dernière une présidence tournante du conseil régional, partagée entre PS et Europe Ecologie.
"Aucune porte n'est fermée. On ne veut qu'une chose, qu'on se range derrière notre candidat", explique Jean-Vincent Placé, membre de la direction d'Europe Ecologie où l'idée de listes composées à parts égales de candidats socialistes et écologistes commence cependant à faire son chemin.
"PUNCHING-BALL"
Une liste commune PS-Europe Ecologie, "ça leur fera perdre cinq points", a prédit Georges Frêche sur Canal+, après son passage sur LCI et avant ses interventions sur Radio Classique, LCP et RMC mercredi pour un "grand chelem" médiatique parisien.
"De toutes façons, je compte finir bien au dessus de 40%, entre 45 et 47%", a-t-il ajouté, estimant que cette nouvelle affaire lui profiterait dans les urnes.
Selon le sondage TNS-Sofres paru mardi, si Georges Frêche est opposé à deux listes menées par Hélène Mandroux et Jean-Louis Roumégas au premier tour, il est crédité de 31% d'intentions de vote contre 21% pour l'UMP Raymond Couderc, 11% pour la liste PS et 10% pour la liste Europe Ecologie.
En cas d'union Mandroux-Roumégas le 14 mars, Georges Frêche est crédité de 32% des suffrages contre 20% pour la liste commune PS-Europe Ecologie et 20% pour Raymond Couderc.
Dans tous les cas de figure, Georges Frêche l'emporterait avec 40% des voix au deuxième tour.
"Les gens en Languedoc se sentent insultés par toutes ces polémiques, a-t-il expliqué sur Canal+. En mars, "j'aurai pour moi la plus grande partie des électeurs du Parti socialiste".
La majeure partie des cadres locaux du PS soutiennent Georges Frêche, qui dénonce une "croisade" du premier secrétaire, Martine Aubry.
Le président du conseil régional, exclu du PS en 2007 en raison de ses dérapages verbaux, a de nouveau attaqué la maire de Lille qui l'utiliserait "comme punching-ball pour sa campagne présidentielle pour prendre de l'avance sur Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal et François Hollande".
Georges Frêche a dit conserver beaucoup "d'amis à Solférino", le siège du PS, et il a assuré qu'ils seraient nombreux à venir le soutenir dans sa campagne.
Lundi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a certifié de son côté que des dirigeants nationaux iraient faire campagne aux côtés d'Hélène Mandroux, sans plus de précision. Pour l'instant, un déplacement de Martine Aubry n'est pas envisagé.