Le filtrage du Net adopté, la Toile se rebiffe

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Un agent de la Division de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, le 19 juin 2009 à Rosny-Sous-Bois.
Un agent de la Division de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, le 19 juin 2009 à Rosny-Sous-Bois./WITT/SIPA

REVUE DE WEB - Alors que les députés ont voté hier l'article 4 de la Loppsi, les réactions pleuvent et dénoncent une «censure du Net»...

Certains y voient déjà une mainmise de l’Etat sur le Net. Les députés ont adopté le célèbre article 4, qui prévoit le blocage de sites aux contenus pédopornographiques, mercredi soir. Les réactions des internautes ne se sont pas fait attendre. «C'est officiel. Le pédo-porn est un cheval de Troie pour tout ce qui fait peur», résume Benjamin Bayart, le président de l’association French Data Network (FDN), sur Twitter.

«Censure du Net»

Car l’article 4 était le premier cheval de bataille des opposants à la loi Loppsi, qui craignent une dérive de la loi. Au cœur de la contestation, le principe même de cet article 4, jugé inefficace. «On sait bien que si l’Etat instaurait un contrôle policier en bas de chaque maison, pour ce motif d’empêcher chacun d’accéder à des photos d’enfants, il y aurait des barrières, des élèvements (sic) de voix, pour rappeler que c’est absurde, inefficace, disproportionné. Pourtant, c’est bien l’idée», explique Nicolas Vanbremeersch sur son blog Meilcour en soulignant que «le pédophile que l’on nous agite comme la menace atroce sait très bien comment tromper le policier» et «le fera encore plus quand il se saura surveillé».

Inefficace et mal pensé, l’article 4, selon les anti-Loppsi, cache en fait un autre but moins avouable par les autorités: celui de la «censure du Net», comme l’avance le collectif de la Quadrature du Net. «Alors que l'efficacité du dispositif ne peut être prouvée, le gouvernement refuse de prendre en compte le fait que le surfiltrage - c'est-à-dire le "filtrage collatéral" de sites innocents - est absolument inévitable», s’émeut le collectif. «Internet devient une circonstance aggravante», renchérit le site Owni. «Le web serait, vu des fenêtres du ministère de l’Intérieur, une nouvelle forme de bande organisée», ironise le site.

Hadopi en embuscade?

«Il s'agit donc bel et bien de permettre au gouvernement de contrôler Internet, la porte étant désormais ouverte à l'élargissement du dispositif», ajoute La Quadrature du Net qui craint particulièrement une extension «à d'autres domaines, comme le président Sarkozy l'a récemment promis aux industries pro-Hadopi».

Un avis partagé par le blog Bug Brother. «Cette mesure ouvre la boîte de Pandore du filtrage de l’Internet, suivant en cela la préconisation de Nicolas Sarkozy qui, récemment, déclarait à propos de l’Hadopi qu’il “faut expérimenter sans délai les dispositifs de filtrage“, afin de lutter contre le “piratage“», note-t-il.

Avec la loi Loppsi, le gouvernement aurait-il trouvé le moyen d’avancer masqué sur la surveillance du Net et la répression des internautes téléchargeant illégalement? C’est la thèse des opposants au texte pour qui la loi va définitivement dans le mauvais sens. Le mot de la fin revient à Zetourist, un internaute sur Twitter: ««Internet déverrouille l'info, la culture, la démocratie -> Faisons attention à ne pas verrouiller Internet avec des #hadopi et #loppsi».

Sandrine Cochard

Source : http://www.20minutes.fr

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article