Harcèlement moral: la société DHL et un de ses cadres condamnés à de lourdes amendes

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

JUSTICE - Un jugement rare en correctionnel, ces faits étant d'ordinaire jugés devant les prud'hommes...

Les salariées avaient été victimes d’humiliations, de brimades ou encore de vexations. Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné ce jeudi la société de fret DHL Express à Vénissieux à 15.000 euros d’amende et l’un de ses cadres à 3.000 euros d’amende pour des «agissements répétés» de harcèlement moral entre 2005 et 2007. La justice a également demandé aux deux parties reconnues coupables de payer solidairement 23.500 euros de dommages et intérêts pour l’ensemble des parties civiles.

«C’est une extrême satisfaction, a déclaré à l’issue du jugement Alain Dulflot, avocat des trois salariées qui s’étaient porté partie civile. J’espère que ce jugement fera jurisprudence et servira d’exemple pédagogique pour des sociétés. Cela doit leur montrer qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec les humains.»

L’avocat a précisé qu’il était particulièrement difficile d’apporter la preuve de faits de harcèlement moral devant la justice. D’ordinaire, ces faits sont jugés devant les prud’hommes. Mais alerté par l'inspection du travail, le procureur de la République de Lyon avait décidé de renvoyer le dossier DHL en correctionnelle.

Les salariées repabtisées «femelles»
Il était reproché au responsable du service de fret européen Eric G. d'avoir instauré un «climat de pression», tenu des «propos insultants» ou encore d'avoir «déqualifié des salariées».

Lors de l’audience, le 17 septembre dernier, le parquet avait requis 5.000 euros d'amende à l'encontre du cadre et 25.000 euros pour la société. «Ces comportements ont eu pour effet de porter atteinte à la dignité et à la santé des salariées. Et la société a laissé ces faits se développer consciemment», avait  justifié le procureur.

Interrogé, E.G. avait reconnu «vouloir plaisanter en appelant femelles les salariées» et «faire des erreurs de communication en raison d'une croissance exponentielle du service». Le cadre, ni son avocat, n’étaient présent lors du jugement ce jeudi. 

A Lyon, Carole Bianchi

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