Journée sans immigrés : pas de paralysie, mais succès symbolique - Par Chloé Leprince
Certes, on ne peut pas dire que la première Journée sans immigrés, inspirée du Great American Boycott de 2006, ait franchement paralysé le pays. Ni même Paris, où la mobilisation a, de loin, été la plus forte. Pas de métro en panne, pas de restos engorgés, ni d'agences bancaires dépeuplées.
Ou de rédaction au ralenti, pour prendre l'exemple de Rue89. Alors qu'avec un Français sur quatre descendant de grands-parents étrangers, plus les immigrés plus récemment arrivés sur le territoire, le mot d'ordre brassait large.
Refuser l'instrumentalisation politique de l'immigration
N'empêche : ce lundi midi, devant le parvis de l'Hôtel-de-Ville, à Paris, plusieurs centaines de personnes (ils étaient jusqu'à 2 000 à 2 500, selon les organisateurs) se sont rassemblées pour refuser l'instrumentalisation politique de l'immigration.
Parmi eux, des horizons plus que divers, de la quadra maghrébine bobo à l'étudiante d'origine italienne en passant par des collectifs de sans-papiers, nombreux.
Le 7 février, les membres du collectif 24 heures sans nous s'étaient déjà réunis place du Panthéon, à Paris. L'occasion d'une séance photo, et de se poser la question : « Pourquoi le 1er mars, ce sera sans vous ? » Derrière les réponses, des histoires personnelles et des histoires d'engagement. (Voir le collage)
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Ce lundi, il y a quelques couacs : des élus bardés de leur écharpe tricolore voire d'un panneau socialiste, là où l'appel se voulait apolitique par peur de la récupération. Et le gros des sans-papiers qui se tenait à distance.
Mais, si l'on juge, comme beaucoup, que la portée de cette première journée en France était avant tout symbolique, l'opération est un succès. Médias présents en masse, discours efficace mais ciselé, brassage social… les trois initiateurs et, derrière eux, tout le collectif, ont fait exister une vérité toute simple : la France et ses immigrés, de toutes générations, partagent une seule histoire. Ce qui n'est déjà pas mal.
Photos : Wafaa El Yazid (collectif 24 heures sans nous)
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