La crise mon œil :Près de 400.000 emplois détruits en France entre début 2008 et mi-2009, selon l'INSEE

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

La crise économique s'est traduite en France par des destructions d'emplois massives, près de 400.000 entre début 2008 et mi 2009, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui publie vendredi son rapport annuel, "France, portrait social".

Les pertes d'emplois ont concerné en 2008 l'ensemble des secteurs marchands, dont l'industrie, la construction, le commerce, l'intérim, en lien "avec la dégradation de l'activité survenue au deuxième trimestre", explique l'INSEE. L'intérim, jusqu'au premier trimestr e 2009, a enregistré des "pertes historiques".

L'industrie, qui perdait en 2006 et 2007 "moins d'emplois que par le passé", est revenue en 2008 sur un "rythme très élevé de destructions d'emplois". La construction n'a pas été épargnée, et continuait à perdre des emplois début 2009.

Conséquence, le taux de chômage a augmenté, passant de 7,1% en France métropolitaine début 2008 à 9,1% au deuxième trimestre 2009 (9,5% avec les départements d'Outre-Mer), touchant près de 2,6 millions de personnes. Le chômage partiel, parallèlement, à très fortement augmenté: de 30.000 personnes début 2008 à 320.000 au deuxième trimestre 2009.

Les jeunes ont été "particulièrement touchés" par la hausse du chômage. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est passé de 17,4% à 20,7% entre le premier et le quatrième trimestre 2008. Début 2009, le chômage des jeunes a continué d'augmenter, atteignant 23,9% au deuxième trimestre, "le taux le plus élevé depuis plus de trente ans".

La dégradation du marché du travail, le "pic d'inflation exceptionnel" au premier semestre 2008, ont fait "nettement" ralentir les salaires réels. La hausse des prix, par ailleurs, a freiné la progression du pouvoir d'achat des ménages, qui a augmenté de seulement 0,6% en 2008, après une hausse de 3,1% l'année précédente.

"C'est la hausse la plus faible" depuis 1996, note l'INSEE, dont le "portrait social" dresse une photographie générale du pays dans toutes ses dimensions -emploi, revenus, démographie, conditions de vie ou éducation- et décrit les inégalités de situation.

En matière de revenus, par exemple, les 1% de salariés à temps complet les mieux rémunérés du secteur privé, soit 133.000 personnes, ont disposé, en moyenne, d'un salaire brut de 215.600 euros en 2007. Cela représente près de sept fois le salaire moyen de l'ensemble des salariés à temps complet du secteur privé (31.974 euros).

Les très hauts salaires ont plus augmenté que les autres du privé sur la période 1996-2007. Ces "très hauts salaires", sont essentiellement des hommes (87%) et des cadres/dirigeants (95%). Trois secteurs en concentrent plus de la moitié, celui du conseil et de l'assistance, les activités financières et le commerce de gros.

A l'autre extrémité de l'échelle, huit millions de personnes vivaient la même année sous le seuil de pauvreté, correspondant à un niveau de vie inférieur à 908 euros par mois.

Selon l'INSEE, il faudra en définitive "du temps" pour mesurer précisément l'ensemble des conséquences de la crise. Le redémarrage de l'emploi est effet "retardé par rapport à celui de l'activité", et les perspectives à court terme pour le chômage "restent mauvaises". On constate aussi que les personnes déclarant des découverts bancaires "très fréquents" ou des difficultés à boucler leur budget "sont plus nombreuses qu'en début d'année 2009".

La France, selon son "portrait social", comptait 64,3 millions d'habitants au 1er janvier 2009. L'espérance de vie pour les femmes dépasse 84 ans, et 77 ans pour les hommes. Plus de sept jeunes sur dix d'une génération atteignent le niveau du baccalauréat. AP

Publié dans Economie

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