Le texte du jour sélectionné par l'équipe de Désirs d'Avenir:Vingt thèses pour repartir du pied gauche, Jacques Julliard (19/01/10)

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Vingt thèses pour repartir du pied gauche, Jacques Julliard - Libération du 18/01/10

Vous trouverez ci-dessous le lien vers la tribune publiée hier par Jacques Julliard.

Un texte stimulant, qui embrasse les grandes évolutions du capitalisme depuis trente ans et leurs conséquences pour la gauche. L’avènement d’une société d’actionnaires, mue par la voracité de quelques uns au détriment du bien-être et de la liberté de tous les autres ; le chantage du capital, mobile et mondialisé, sur le travail, de plus en plus précarisé et sous-payé ; la « décivilisation » des rapports sociaux et la marginalisation des grandes organisations collectives, notamment syndicales ; la capitulation de l’Europe… toutes ces tendances sont scrutées par le regard sans concession de Julliard. Parce qu’elles contenaient, chacune à leur manière, les ferments de la crise.

Julliard tire une conclusion de combat pour retourner ces tendances incontrôlées : l’impérieuse nécessité pour la gauche de se dépasser dans un « grand rassemblement populaire, ouvert à toutes les forces hostiles au néocapitalisme, du centrisme à l’extrême gauche, décidé à installer un nouveau rapport de forces au sein de la société ». Un nouvel alliage politique que Ségolène Royal assemble et forge, envers et contre tout, dans sa région. En dépit des forces de résistance des appareils, en dépit des « fatwas » et des « oukases », en dépit des rentiers, assis sur de confortables situations politiques. Là est le chemin pour la gauche. Une nouvelle communauté politique pour faire face aux forces de l’argent, à la régression qu’elles installent, au renoncement qu’elles instillent, aux révoltes désespérées qu’elles préparent.

Quel programme alors ? D’abord la socialisation du crédit, au moyen de la nationalisation, au moins partielle, du système bancaire nous dit Julliard. Une idée à laquelle nous ne pouvons que souscrire… Mais qui n’est qu’un point de départ dans un projet plus large : reconquérir des marges de manœuvres face à la prise d’autonomie du capitalisme libéral. Pour cela, il faudra aussi bien repenser l’organisation du secteur financier, montrer l’exemple et, par exemple, séparer banques de dépôts et banques d’affaires. Il faudra aussi redéfinir une politique industrielle, pas seulement au moyen d’une planification indicative comme le suggère Julliard, mais par une politique européenne de soutien et de développement des industries, par un engagement résolu en faveur d’une « révolution verte », seule capable de tracer un nouvel horizon, une "nouvelle frontière" pour nos pays, par une nouvelle fiscalité dans les frontières de l’Union, par une protection contre le « dumping », notamment monétaire.

Tout est à construire. Mais nous avons et l’enthousiasme et les idées. Venez nous aider et apporter votre pierre à l’édifice.

Lire la tribune de Jacques Julliard

Publié dans L'Espoir à gauche

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