Les victimes de l'amiante défilent pour un procès et contre la suppression du juge d'instruction

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

LEMONDE.FR avec AFP

Plusieurs milliers de victimes de l'amiante ont défilé samedi 10 octobre dans les rues de Paris accompagnées de magistrats venus s'opposer avec eux à la suppression du juge d'instruction. La disparition du juge d'instruction, souhaitée par Nicolas Sarkozy, signerait, selon les manifestants, un "enterrement" des affaires de santé publique.

"Nos empoisonneurs doivent être jugés pénalement sans délai". Derrière la banderole de tête où étaient inscrits ces mots, les manifestants  –  2 400 selon la police, 4 000 selon les organisateurs – ont, comme chaque année depuis 2005, demandé un procès pénal, à l'appel de l'Andeva, l'Association de défense des victimes de l'amiante.

"Il s'agit de remplacer le juge d'instruction, qui est un magistrat indépendant, par le procureur, qui dépend du pouvoir politique", a déploré le vice-président de l'Andeva Michel Parigot. "C'est l'enterrement de toutes les affaires sensibles comme l'amiante", a-t-il estimé. Pour le juge Marc Trévidic, venu manifester, les craintes de l'Andeva sont fondées car "le parquet a souvent classé sans suite les plaintes liés à l'amiante. Aujourd'hui, la situation n'est pas bonne, les enquêteurs manquent de moyens, mais ce sera pire si on supprime le juge d'instruction".

DES FLEURS SUR UN CERCUEIL GÉANT

Selon les prévisions les plus pessimistes des experts en santé publique, l'amiante pourrait faire 100 000 morts d'ici 2025. Les premières plaintes pénales de travailleurs exposés à l'amiante datent de 1996, mais l'enquête se heurte à la complexité du dossier et à un manque de moyens et de volonté politique d'établir les responsabilités, selon l'Andeva.

Les manifestants ont marqué un arrêt devant le Pôle de santé publique, qui centralise la plupart des plaintes liées à l'amiante, où des personnages sur des échasses ont organisé un "enterrement de la justice". Des veuves de l'amiante, nombreuses parmi les manifestants, ont déposé des fleurs sur un cercueil géant.

 

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