Réforme des retraites : Ségolène Royal a un temps d'avance par RichardTrois
Etonnante découverte hier jour de manif. Quelques amis et collègues m'ont expliqué avoir appris en écoutant l'interview de Ségolène Royal sur Europe 1 que l'age de la retraite à taux plein, l'age de l'annulation de la décote est aujourd'hui à 65 ans et que le gouvernement envisageait de le reculer à 67 ans.
Au micro d'Europe 1, Ségolène Royal avait expliqué lundi : "Le Parti socialiste regardera qu'elle est la situation économique et sociale en France. A partir de là, il rétablira ce qui a été le plus injuste. En particulier, il rétablira la retraite à 65 ans parce qu'il s'agit là pour le gouvernement de reporter les retraites à taux plein de 65 à 67 ans!"
Ségolène Royal a vu juste en évoquant cet age de 65 ans.
Nicolas Sarkozy et le gouvernement jouent sur l'ignorance de bon nombre d'entre nous des mécanismes de départ à la retraite. Une ignorance renforcée par un tir de barrage médiatique qui présente la pseudo-réforme Sarkozy-Woerth comme l'inéluctable, la solution indépassable. C'est la raison pour laquelle, Ségolène Roya lavait très tôt fait le choix de la pédagogie et l'accès démocratique à l'information, en ouvrant sur son site Désirs d'Avenir une consultation populaire sur les retraites accompagnée d'une riche documentation de travail.
Ségolène Royal avait aussi vu juste en travaillant très tôt sur les moyens de tenir compte de la pénibilité. Ainsi le 16 juin 2010, Ségolène Royal organisait à Poitiers une réunion avec les parternaires sociaux pour travailler sur la prise en compte de la pénibilité dans la réforme des retraites, parce qu'elle le considérait comme étant au coeur de toute "réflexion sérieuse qui doit être menée sur cette réforme". A ce sujet, elle écrivait :
"Concernant la question de la pénibilité au travail, l'injustice du projet gouvernemental est criante : seuls les salariés atteints d'une incapacité de travail de 20 % en moins pourront bénéficier d'une pré-retraite à 60 ans. Or, les médecins du travail l'affirment : on est bien souvent inapte au travail avant d'atteindre ce taux de 20 %."
Et le gouvernement de dévoyer les mots en confondant pénibilité et incapacité...
Ce matin Nicolas Sarkozy va dévoyer la pénibilité et l'utiliser dans une manoeuvre dilatoire pour sauver l'essentiel, selon la protection du capital et de ses plus-values.
Et là encore Ségolène Royal avait vu juste la première en appelant avec force et argumentation à un référendum d'initiative populaire. C'est une proposition que Jean-Luc Mélenchon avait aussi faite. Et le référendum est le meilleur moyen de forcer Nicolas Sarkozy à une réforme véritablement consensuelle. Et c'est tout à fait possible. Les français ne sont pas dupes. Ils savent que des sacrifices doivent consentis pour peu qu'ils soient justes.
Laisser Nicolas Sarkozy faire passer une réforme injuste à coup de manoeuvres politiques dilatoires, c'est non seulement lui offrir une victoire politique dont il a un besoin vital mais c'est aussi laisser la voie libre à la politique du fait accompli, sur lesquels il est toujours difficile de revenir.
Et c'est perdre l'occasion histoire de faire autrement en mettant les français au coeur d'une réforme qui doit être la leur. Là encore Ségolène Royal a une vision à laquelle elle se tient et qui ferait du bien à la France.
PS: Ségolène Royal sera l'invitée d'A Vous de Juger sur France 2 ce jeudi soir.
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