Retraites : le PS parle d'une réforme "injuste"
L'ex-premier secrétaire du PS, François Hollande, a estimé sur Canal+ mercredi 16 juin que Nicolas Sarkozy avait choisi "la réforme la plus injuste" en décidant de reculer l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans. Selon lui, Nicolas Sarkozy a voulu avant tout "envoyer un signal aux marchés et aux partenaires européens" et "il a choisi de faire payer les pauvres et ceux qui ont commencé à travailler tôt".
Cette réforme "va pénaliser ceux qui sont entrés tôt dans la vie active, qui pouvaient partir à 60 ans, qui avaient tous leurs droits (...) et qui devront travailler non plus 41 années mais 42 ans, 43 ans, voire 44 ans", a-t-il dénoncé. Selon le député de Corrèze, "les catégories les plus modestes" vont supporter "40 % de l'effort demandé" alors que "les plus favorisés vont donner le moins à la réforme".
Il a reconnu que le renforcement de la taxation des retraites-chapeaux était "nécessaire" mais que cette mesure ne concerne qu'une "toute petite cohorte, alors que c'est sur beaucoup de Français, beaucoup de salariés modestes que l'effort va être porté". Si la gauche revient au pouvoir, elle "reviendra sur tous les paramètres" de cette réforme, a promis M. Hollande.
"Ce n'est malheureusement pas une surprise, on voit bien que le gouvernement avait prévu en fait ces mesures depuis le début", a estimé Pierre Laurent, coordinateur national du Parti communiste (PCF). "Cette bataille n'est pas terminée parce qu'on voit bien que l'opinion publique est opposée", a-t-il menacé. Même ton de Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF : "C'est une parodie de négociation. Si le gouvernement veut bien entendre, nous avons des propositions alternatives." "Il faut faire rentrer de l'argent pour que l'argent inutile dans les dividendes des actionnaires devienne de l'argent utile au service de la population", a-t-elle estimé.