Sarkozy et son remaniement « Canada dry » Par Allain Jules
L’homme est décidément complice de son propre échec. Son impopularité abyssale se conjugue bien avec son charisme qui fait de lui un épouvantail inaccessible dans la mesure où personne n’a le courage de lui dire qu’il a le nez dans le guidon. Son aveuglement s’est encore exprimé hier de la pire des manières. Il fallait quand même y penser, remplacer le ministre du Budget. Quelle connerie en pleine crise !
De ce remaniement homéopathique, rien de nouveau sous le soleil. C’est vrai que c’est le reflet, avec l’entrée du villipiniste Georges Tron, qui a indiqué que son arrivée était sans condition, et la venue du filleul de Jacques Chirac, François Baroin, une tentative d’apaiser les tensions à droite. Il semble avoir pris en compte les critiques de son camp mais, a-t-il penser aux Français ? Non.
Tant mieux pour ceux qui quittent ce radeau de la méduse. Je pense à Xavier Darcos, démissionné, et Martin Hirsch, qui a su demander à partir avant qu’il ne soit trop tard. Sur un cabinet de plus de 20 membres, parler de remaniement alors qu’on vire en réalité une seule personne est une escroquerie. Parler d’ajustement aussi d’ailleurs. C’est de la poudre aux yeux et, mieux valait ne rien faire que d’agir ainsi.
Alors que la totalité de ses ministres est usée, lui-même d’ailleurs aussi, aller vers de nouvelles perspectives devient finalement difficile. Il n’a plus la force ni la volonté de bien faire. Il est grillé alors qu’il voulait, lui, griller la France. Sa maladresse va le poursuivre. Un pari dangereux quand on sait que, la réforme des retraites est à l’horizon. Que va-t-il se passer ? Nul ne le sait vraiment.
Du côté de l’Élysée donc, c’est la même rengaine et, du côté de la plèbe, tout est vieux comme le monde et, la misère va crescendo. « Courage , fuyons! ». Nicolas Sarkozy ne voit voit rien, et il n’entend pas les cris du peuple. Vive l’immobilisme et l’inamovibilité !