Sondage: l'opposition majoritaire, mais l'UMP se surpasse par Jean François Kahn
Rédigé par Jean François Kahn
Les médias saluent de bons sondages pour la gauche. Jean-François Kahn, lui, s'étonne du très bon score de la majorité UMP. Il évoque ensuite plusieurs scoops ignorés dans la presse.
Aujourd’hui soyons terre à terre, rase-mottes. Sondage CSA pourle Parisien : dans la perspective des Régionales la droite serait à 34% et à 42% avec le Front National. La gauche à 50%. L’opposition à 58%. En Ile de France, la gauche (Huchon) l’emporterait par 57% contre 43%. Apparemment c’est très mauvais pour Sarkozy et l’UMP. Jamais sous la Vème République, la droite n’a été à un niveau aussi faible. Même pas en 1981. En 1995 elle dépassait 50%, en 2002 également avec l’extrême droite.
Mais, en vérité, ce rapport de force était déjà celui des élections européennes. La droite avait alors rassemblé 33% des suffrages (avec ceux de De Villiers) et 40% si on y ajoutait les voix du Front National. Et l’opposition républicaine atteignait 56% contre 57% aujourd’hui. Or, les médias n’en annoncè...
Dimanche 14 Février 2010
Mais, en vérité, ce rapport de force était déjà celui des élections européennes. La droite avait alors rassemblé 33% des suffrages (avec ceux de De Villiers) et 40% si on y ajoutait les voix du Front National. Et l’opposition républicaine atteignait 56% contre 57% aujourd’hui. Or, les médias n’en annoncè...
Le sondage qui réjouit la gauche ?
Aujourd’hui soyons terre à terre, rase-mottes. Sondage CSA pour le Parisien : dans la perspective des Régionales la droite serait à 34% et à 42% avec le Front National. La gauche à 50%. L’opposition à 58%. En Ile de France, la gauche (Huchon) l’emporterait par 57% contre 43%. Apparemment c’est très mauvais pour Sarkozy et l’UMP. Jamais sous la Vème République, la droite n’a été à un niveau aussi faible. Même pas en 1981. En 1995 elle dépassait 50%, en 2002 également avec l’extrême droite.
Mais, en vérité, ce rapport de force était déjà celui des élections européennes. La droite avait alors rassemblé 33% des suffrages (avec ceux de De Villiers) et 40% si on y ajoutait les voix du Front National. Et l’opposition républicaine atteignait 56% contre 57% aujourd’hui. Or, les médias n’en annoncèrent pas moins une « incontestable » victoire de l’UMP- c’était évidemment une opération de prestidigitation.
Mais, aujourd’hui, ce qui est à retenir, ce n’est pas que l’opposition soit majoritaire (elle l’est, nettement, depuis dix ans), c’est que l’UMP réalise, compte tenu des circonstances, de la situation réelle de la France et en France, un score finalement très flatteur, pour ne pas dire considérable : 33% ! Alors que Chirac, en 2002, avait plafonné à 19,8% et que le PS aux européennes était tombé à 16%. Si certains doutaient que contrôler les grands médias de masse est sans conséquences, ils se font de douces illusions. Aucun parti, fort ou plutôt faible d’un tel bilan, n’a jamais obtenu 33% dans notre pays…
CA NA PAS ENVAHI VOS PETITS ECRANS
Mais, en vérité, ce rapport de force était déjà celui des élections européennes. La droite avait alors rassemblé 33% des suffrages (avec ceux de De Villiers) et 40% si on y ajoutait les voix du Front National. Et l’opposition républicaine atteignait 56% contre 57% aujourd’hui. Or, les médias n’en annoncèrent pas moins une « incontestable » victoire de l’UMP- c’était évidemment une opération de prestidigitation.
Mais, aujourd’hui, ce qui est à retenir, ce n’est pas que l’opposition soit majoritaire (elle l’est, nettement, depuis dix ans), c’est que l’UMP réalise, compte tenu des circonstances, de la situation réelle de la France et en France, un score finalement très flatteur, pour ne pas dire considérable : 33% ! Alors que Chirac, en 2002, avait plafonné à 19,8% et que le PS aux européennes était tombé à 16%. Si certains doutaient que contrôler les grands médias de masse est sans conséquences, ils se font de douces illusions. Aucun parti, fort ou plutôt faible d’un tel bilan, n’a jamais obtenu 33% dans notre pays…
CA NA PAS ENVAHI VOS PETITS ECRANS
* La commissaire européenne Heely Kroes est devenue célèbre dans son pays, les Pays-Bas. A Nicolas Sarkozy, qui lui reprochait agressivement de n’avoir que « deux neurones », elle a, en effet, répondu : « c’est cent pour cent de plus que vous ».
Mais pour être au courant, il faut lire la presse hollandaise. * A l’occasion d’une exposition une artiste chinoise avait été invitée à décorer la façade des beaux arts de Paris. L’œuvre était constituée de quatre panneaux sur lesquels étaient peints, comme des idéogrammes, « Travailler », « plus », « gagner », « plus ». La direction a exigé son décrochage sous prétexte d’ « atteinte à la neutralité politique ». « C’est étrange, a commenté l’artiste, en Chine je n’ai jamais été censurée ». Silence dans la plupart des médias. Et puis, conscient du ridicule, le ministre de la culture a fait replacer la subversive banderole… Alors, tous les médias en ont parlé.
* Guy Verhofstadt est un homme politique belge de première importance. Plusieurs fois premier ministre, de centre droit, considéré comme le seul capable de rassembler les deux communautés linguistiques, président au Parlement européen du groupe de l’alliance des démocrates et des libéraux, il a publié, dans le Monde, une tribune intitulée « Il y a quelque chose de pourri en République française ». « La France, écrit-il, est source d’accablement pour ses amis qui la voient se perdre dans une polémique stérile sur l’identité nationale. L’opportunité politicienne de ce débat, sa conduite hésitante et ses finalités floues donnent l’impression désastreuse que la France a peur d’elle-même ». Et de dénoncer « les remugles vichystes suscités par ces discussions de sous préfecture où l’on a vu l’absurde se disputer au grotesque ».
Texte inouï de la part d’un homme d’état de cette importance incarnant une pensée modérée. Eh bien, hors le Monde, aucun média n’a donné la moindre publicité à cet écrit. Peur de quoi ? De qui ?
* Dans Libération, le club de réflexion « Terra Nova » a publié une étude réalisée par plusieurs experts, d’où il ressort, qu’au dernier trimestre 2009, les entreprises ont déclaré 107 millions d’heures supplémentaires exonérées de charges sociales, ce qui équivaut à 420.000 emplois à temps plein, 420.000 emplois non créés. La seule défiscalisation a généré 40 millions « d’heures sup » à la place de 90.000 emplois à plein temps, ce qui s’est traduit par un fort recul des CDD et de l’intérim. Enfin, le seul coût de la défiscalisation aurait permis de financer 100.000 emplois. Hors Libération, aucun média n’a cité cette étude.
* Connaissez-vous l’histoire de ces saintes bonnes sœurs qui recueillirent des prostituées pour sauver leurs âmes, mais, ne parvenant plus à financer leurs séjours, leur permirent de recevoir des visites…payantes. C’est un peu ce à quoi se livre Eric Besson lorsqu’il annonce l’ouverture des « zones d’attente spéciales » pour les immigrés clandestins. Qu’est-ce, sinon de nouveaux Sangatte ? On reconstitue ce qu’on détruit : c’est comme dans le sapeur camembert. Et ça passe !
Jean François Kahn