"Taisez-vous Elkabbach!", oui taisez-vous enfin... par RichardTrois

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc


 

Jean-Pierre Elkabbach et Nicolas Sarkozy, le 23 janvier au diner annuel du Crif.

Jean-Pierre Elkabbach et Nicolas Sarkozy, le 23 janvier 2009. MAXPPP

"J'ai changé. J'ai changé parce qu'à l'instant même où vous m'avez désigné j'ai cessé d'être l'homme d'un seul parti, fût-il le premier de France. J'ai changé parce que l'élection présidentielle est une épreuve de vérité à laquelle nul ne peut se soustraire. Parce que cette vérité je vous la dois. Parce que cette vérité je la dois aux Français. J'ai changé parce que les épreuves de la vie m'ont changé."

Ces mots, c'est Nicolas Sarkozy qui les avait prononcés le 14 janvier 2007 lors du congrès d'investiture de l'UMP. 3 années plus tard, nous ne pouvons que constater que celui qui prononçait ces mots n'a jamais et en rien, changé.

Jean-Pierre Elkabbach, comme son ami Nicolas Sarkozy, lui n'ont plus n'a jamais changé. En 1981, Jean-Pierre Elkabbach coupait systématiquement la parole de ses interlocuteurs de gauche, jouant allégrement les défenseurs du Giscardisme finissant. Au point qu'il était devenu la cible des humoristes, notamment Pierre Douglas qui faisait dire à Georges Marchais, le célèbre : "Taisez-vous Elkabbach !".


29 ans plus tard, en 2010, Jean-Pierre Elkabbach, toujours à l'antenne, continue de servir la droite de manière éhontée pour quelqu'un qui se réclame du journalisme. Invitée de la matinale d'Europe 1, Ségolène Royal aura eu bien du mal à finir ses phrases. La ré-écoute de l'émission est flagrante.

A peine, Ségolène Royal a-t-elle commencé à repondre 3 mots que Jean-Pierre Elkabbach l'interrompe par une autre question.

Mais Ségolène Royal résiste : "Attendez, attendez, je termine", "je réponds très précisement à votre question",

Mais Jean-Pierre Elkabbach fait les questions et les réponses surtout quand les réponses ne sont pas dans la ligne UMP. Ainsi alors que Ségolène Royal propose de taxer le capital plutôt que le travail, Jean-Pierre Elkabbach l'interrompe pour déclarer "c'est à dire beaucoup plus d'impôts, une fiscalité plus lourde pour les hauts revenus" ( à 2 min 53 s de la vidéo ).

(Source : Europe 1)


Et tout est à l'avenant. "Vous savez, vous qui savez tout" déclare ainsi, très condescendant voire insultant, Jean-Pierre Elkabbach.

A propos du retour de la gauche au pouvoir et de son attitude vis à vis de la régression sociale mis en place par Sarkozy sur les retraites, l'interviewer d'Europe 1 se déchaîne, interrompant systématiquement : "Non, non, il l'a balance, il l'a supprimé qu'est-ce qu'il fait?", "Donc il pourrait la garder et l'aménager?".

Puis dans un incroyable parti pris, Jean-Pierre Elkabbach reprend l'argumentaire de l'UMP en expliquant à l'antenne : "Vous avez vu qu'en Allemagne, c'est 67 ans et qu'il y a des économistes unanimes qui disent qu'il faudraient 70 ans, vous vous rendez compte..."

Et Ségolène Royal de rétablir la vérité pour les auditeurs : "Mais ce n'est pas exact, parce qu'en Allemagne la durée de cotisation est beaucoup moins longue. C'est en France que la durée de cotisation est la plus longue, puisqu'elle va passer en 2012 à 41 ans. On ne peut donc pas raisonner uniquement en terme d'âge de départ à la retraite."

Et Jean-Pierre Elkabbach de vouloir faire dire à Ségolène Royal que Claude Guéant est un menteur... Et puis voilà que Jean-Pierre Elkabbach claque des doigts, quand Ségolène Royal évoque la croissance verte et l'absence de politique industrielle de relance digne de ce nom.

Absolument incroyable. Et indigne.

Un manque de respect et une agressivité dépassant toutes les bornes, surtout quand on se souvient de l'obséquiosité et des petites interviews entre amis dont est capable Jean-Pierre lorsqu'il reçoit Nicolas.

Mais taisez-vous donc Elkabbach !

Reste que quelques heures après cette interview, nous apprenons par MediaPart et Le Monde que Ségolène Royal avait raison lorsqu'elle pointait ainsi du doigt, durant cette interview sur Europe 1, la responsabilité et l'éventuelle culpabilité présidentielle dans l'affaire Woerth-Bettencourt.

En fait dans leur édition de cette après-midi, MediaPart et Le Monde nous apprennent qu'Eric Woerth a demandé en 2007 à voir Nicolas Sarkozy pour évoquer directement avec lui la demande d'attribution de la Légion d'honneur au gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre.

Le courrier de mars 2007 dans lequel Eric Woerth fait auprès de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, la demande d'attribution de la Légion d'honneur de M. de Maistre comporte une annotation manuscrite du ministre du Travail : "je t'en reparle".

Alors Elkabbach ?
Est-ce la fin prochaine du Sarkozysme comme autrefois la fin du Giscardisme qui vous rend si agressif et si peu journaliste ?

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