Un agent CGT d'ERDF-GRDF menacé de mise à pied pour avoir revendiqué le rétablissement de l'électricité à des Rmistes
Dominique Liot, monteur branchement chez ERDF-GRDF Midi-Pyrénées, était convoqué à 8h15 vendredi pour la dernière étape de la procédure disciplinaire engagée contre lui en octobre dernier.
Le délégué du personnel CGT est menacé d'un mois de mise à pied pour avoir revendiqué en avril 2009, au nom de la CGT Energie Midi-Pyrénées, une opération "Robin des Bois" de rétablissement de l'électricité dans une maison squattée par un couple de RMistes et leur petite fille. Une sanction qui devrait être confirmée à l'issue de cette convocation, dans un délai maximum d'un mois.
Cette opération "Robin des Bois" avait été menée durant le conflit qui avait opposé au printemps dernier la direction d'ERDF-GRDF Midi-Pyrénées à certains agents opposés au projet d'externalisation de plusieurs services et de suppressions de sites. A l'issue de ce mouvement de grève, entamé le 26 mars et suspendu 12 mai 2009 et qui s'était soldé par le retrait du projet et l'embauche de 129 personnes, la direction régionale d'ERDF-GRDF avait déclenché plusieurs procédures disciplinaires.
"J'ai participé à une action collective, bien que je n'aie pas posé les fusibles, que j'ai revendiquée publiquement. C'était une action cohérente par rapport au mouvement que nous menions pour la défense du service public et sur le maintien des services de proximité", a déclaré vendredi à l'Associated Press Dominique Liot.
"Au-delà de la procédure qui me touche, se pose la question du droit à l'énergie pour tous. Le fond du problème est de savoir s'il est cohérent qu'un service public coupe l'électricité, y compris en dehors de l'hiver, à des personnes qui doivent choisir entre payer leur facture et donner à manger à leurs enfants", a ajouté M. Liot dont le syndicat demande des tranches tarifaires gratuites pour les plus démunis.
Du côté de la direction de l'Unité clients fournisseurs Midi-Pyrénées Sud, Michel Larronde, en charge de la gestion des ressources humaines, a précisé à l'Associated Press que "l'habitude de la maison n'est pas de communiquer, en interne comme en externe, sur des dossiers individuels".
"Le conflit qui a eu lieu au printemps dernier et qui a été marqué par des destructions dans des bâtiments, des intimidations, des injures à personnes, a généré quelques procédures disciplinaires. Il y en a eu 10 au sein de l'UCF dont celle de cet agent. Mais son dossier n'a rien à voir avec ces actions-là", a ajouté Michel Larronde. AP