Ségoléniste !Par Gabale

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Mardi 8 juin 2010
Par Gabale

 

Ségoléniste !

C’est ainsi que l’on me qualifie le plus souvent dans la blogosphère politique française (du moins parmi ceux qui me lisent). L’étiquette ne me dérange pas.

Pensez donc ! Depuis bientôt trois ans que je blogue, j’ai l’habitude que d’autres me définissent sans me connaître.

Mais je suis d’abord et avant tout socialiste. Tout comme l’intéressée  d’ailleurs, à qui je dois l’étiquette que l’on m’accole.

Quand certains blogueurs me qualifient de « ségoléniste », je sais pertinemment que c’est souvent pour sous entendre que je ne suis pas tout à fait ce que je prétends être.

Pour eux, je ne suis pas un militant. Mais un fan. Ou un membre d’une secte.

Je fais donc partie de ceux qui portent la tare du « ségolénisme » censée les disqualifier du débat politique prétendument « sérieux ».

 

Un exemple de message sur Twitter

Passons !

Aujourd’hui, les commentateurs de la vie politique semblent croire que le temps de Ségolène Royal est révolu, compte tenu de ses déclarations sur le plateau de l’émission « C Politique » (France 5,) dimanche 30 mai.

Or, il n’en est rien comme vient de le rappeler Dagrouik.

Comment se fait-il que je soutienne toujours Ségolène Royal en 2010 alors que tant d’autres la disent politiquement morte ?

Un petit retour en arrière s’impose.

En 2005-2006, et pour dire les choses telles qu’elles étaient à l’époque, Ségolène Royal n’était pas franchement ma tasse de thé.

J’avais pris, au départ, sa candidature comme une farce tant elle me paraissait incroyable, à peu près pour les mêmes raisons que celles et ceux qui passent leur temps à lui casser du sucre sur le dos (incompétence, aspect nunuche et vieille France, ton moralisateur, etc.).

Je me disais que seul DSK pouvait relever le défi d’une présidentielle (quand j’y repense maintenant, j’en rigole).

Et puis, assez rapidement, je me suis rendu compte que je faisais fausse route lorsque j’ai assisté aux premiers raidissements de l’appareil national du PS.

J’ai pris alors conscience que Royal apportait un ton nouveau, des méthodes inédites (ex : la démocratie participative), une vision politique qui englobait aussi des problématiques trop longtemps négligées par le PS (ex : la sécurité, la Nation, l’écologie, etc.), une audace aussi (ex: sa critique des effets néfastes des 35h00 dans certains secteurs économiques et plus particulièrement sur les salariés les plus fragiles), une politique par la preuve (ex : lorsqu’elle s’est imposée, contrairement à d’autres, de ne pas cumuler son mandat de député avec la présidence de la région Poitou Charentes).

En outre, sa popularité auprès de l’électorat populaire et sa volonté d’attirer à gauche les quelque 18,57 % d’électeurs qui ont commis l’erreur de voter pour François Bayrou au premier tour de la présidentielle de 2007, m’ont conforté dans mon soutien.

Il s’y ajoute d’autres raisons avancées par Dagrouik et que je fais miennes.

Je compléterai ce qui précède par d’autres motifs qui concernent cette fois directement la déloyauté de l’appareil national du Parti socialiste à son égard.

Cette déloyauté n’a eu de cesse de se manifester, jour après jour, dans ce que j’appelle, en paraphrasant Bourdieu, le « fonctionnalisme du pire » :  le TSS (Tout sauf Ségolène), donc en fin de compte le TPS (Tous Pour Sarkozy).

On a vu tout dernièrement ce fonctionnalisme du pire à l’oeuvre en Languedoc-Roussillon : « Il vaut mieux perdre une région que perdre son âme » (dixit Claude Bartolone).

Ce « fonctionnalisme du pire » n’est pas nouveau.

 

Mémoires d'ex, documentaire de Mosco Bouc Ault

Les communistes le connaissent bien, eux qui ont subi un appareil stalinien lequel, en 1981, avait appelé en sous-main ses militants et ses sympathisants à faire « un vote révolutionnaire pour Giscard » afin de barrer la route de l’Elysée à François Mitterrand.

Pierre Juquin, ancien membre du bureau politique et du comité central du PCF, l’a maintes fois expliqué et notamment dans la troisième partie de  l’excellent documentaire de Mosco Boucault « Mémoires d’ex » diffusé en janvier 1991 sur FR3.

Le Parti a toujours raison. C’est la réalité qui se trompe.

A Solferino, on semble hélas appliquer aussi ce vieil adage.

Cette déloyauté de l’appareil national du Parti socialiste s’est fondée sur un sentiment irrationnel d’aversion pour la candidate pourtant désignée régulièrement par les suffrages des militants socialistes à une très large majorité.

Légitimée par le vote, il a alors fallu immédiatement la délégitimer au prix de raisonnements incohérents et de procès d’intention abjects (elle est de droite, elle est catholique, elle est fille d’officier, elle est illuminée, elle est laxiste un jour, elle est autoritaire un autre, etc.).

Cette déloyauté n’a pas eu que des effets sur la candidate, mais aussi sur celles et ceux qui la soutenaient et qui ont été victimes d’un flot de haine sans précédent de la part de leurs camarades de parti.

Ils étaient devenus des « ségogoles » et des « ségolâtres ».

En somme : des illégitimes et des quasi débiles. Il fallait voir tout ce qui se disait à l’époque sur Facebook, pour ne s’en tenir qu’à ce seul exemple.

Le Congrès de Reims et les fraudes, qui entachèrent l’élection de l’actuel Premier secrétaire, n’ont fait ensuite que confirmer ce que j’avais déjà pu constater tout au long des mois précédents.

Depuis ce funeste épisode, nombre de thèmes, jadis décriés, sont repris par la direction du PS : rénovation, démocratie participative, programme au niveau régional, etc.

On voit donc bien que les idées de Ségolène Royal donnent le tempo à gauche.

En d’autres termes, le talent de Royal n’est pas d’arriver nécessairement avec des idées neuves qu’il s’agirait pour elle de vendre aux électeurs.

Son talent consiste en sa capacité de rappeler et de donner corps à des principes républicains qui, en fait, nous entourent depuis toujours, alors qu’ils sont de plus en plus oubliés dans l’action politique (besoin de respect, besoin de démocratie, besoin de vivre dignement au sein d’une société solidaire de femmes et d’hommes libres).

source:http://www.gabale.fr/?p=3059

Publié dans Ségolène Royal

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