Un certain cinéma français contre la loi Création et Internet

Publié le par Désirs d'Avenir Castelnau-de-Médoc

Après la quarantaine de cinéastes qui ont publiquement affirmé leur soutien à la loi Création et Internet, ce sont aujourd’hui les opposants qui s’expriment. Catherine Deneuve, Christophe Honoré, Louis Garrel, Chiara Mastroianni, Chantal Akerman, Jean-Pierre Limosin, Zina Modiano, Gaël Morel, Victoria Abril, Yann Gonzales, Clotilde Hesme, Agathe Berman et Paulo Branco signent aujourd’hui une « lettre ouverte aux spectateurs citoyens » dans Libération. Ils y dénoncent la loi Création et Internet et le dispositif Hadopi.

Une loi selon eux « fondée sur la présomption de culpabilité », qui instaure « un mécanisme de sanction à la constitutionnalité douteuse et au fonctionnement fumeux ».

« Techniquement inapplicable », elle autorise une suspension extensible des connexions Internet, qui ne se substitue pas aux poursuites  pénales et civiles déjà encourues : la porte ouverte à l’application d’une double peine. Les auteurs sont sensibilisés aux problèmes que pose Internet, comme la dégradation et la dévalorisation des œuvres ou le non-respect des droits d’auteur. Mais jugent que la loi passe à côté des enjeux réels, ils regrettent un « rendez-vous manqué », qui ne propose aucune nouvelle forme de rétributions et « ignore les intérêts du cinéma d’auteur ».

Face à cette crainte d’Internet, les treize cinéastes, acteurs et producteurs appellent une réaction créative et positive. La « révolution numérique » ouvre selon eux un nouveau monde qui permettra de surmonter bien des obstacles « techniques, matériels ou économiques » rencontrés jusqu’ici par le cinéma, et offre un accès non discriminatoire aux œuvres. Deux dispositifs sont évoqués comme moyens envisageables d’accompagner ces changements : la licence globale et « le développement d’une plateforme unifiée de téléchargement des œuvres à prix accessibles et sans DRM ». Ils appellent finalement « tous les amoureux du cinéma et des libertés » à demander l’abandon du dispositif Hadopi « tant qu’il est encore temps », pour se diriger vers un système « plus juste, équilibré et prenant en compte les intérêts de tous ».

Antoine Cappelle

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SOURCE : les inrocks

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