Quand "Newsweek" fait de Sarkozy le symbole de l'extrême droite européenne
La presse anglo-saxonne épingle une nouvelle fois Nicolas Sarkozy. Après The Economist, qui s'était moqué du "président qui rétrécit" début septembre, c'est au tour de l'hebdomadaire américain Newsweek de choisir le chef de l'Etat français pour illustrer sa "une", dans son édition européenne datée du 4 octobre. Ce sur un sujet bien précis : la montée de l'extrême droite en Europe.
Le dossier du magazine s'appuie sur l'arrivée des nationalistes au Parlement suédois pour tirer le portrait d'un vieux continent hanté par le repli identitaire, minant le projet européen alors que la crise économique et le chômage attisent les ressentiments.
"COUP DE FOUET POPULISTE"
"La région la plus démocratique du monde est désormais le terreau des politiques extrêmes", analyse le journaliste Denis MacShane. Elles s'appuient selon lui sur "ceux qui relient leurs déboires nationaux aux immigrés – ou aux puissances nucléaires, ou à l'Union européenne, ou aux musulmans, ou aux juifs, ou au marché, ou aux Etats-Unis".
C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy, "à la recherche d'un coup de fouet populiste pour retrouver son aura politique", a, selon l'auteur, "lancé une campagne de violentes accusations et d'expulsions forcées contre la minorité rom". Il rappelle ensuite les contestations de la commissaire européenne Viviane Reding, qui n'était "pas loin de traiter Sarkozy de nazi."
Denis MacShane conclut cependant son article en mettant en garde contre les "mythes" et la nature des comparaisons à donner à ce renouveau populiste, estimant que les démocraties européennes et les capacités d'intégration des étrangers restent "fortes".